Le 18 mai dernier, Haïti aurait dû commémorer les cinquante ans du Mausolée des Pères de la Patrie, devenu le MUPANAH. Mais l’événement est passé sous silence. Un oubli troublant, qui interroge le rapport de la nation à son histoire et met en lumière l’urgence de préserver la mémoire collective.

Dans un monde où la mondialisation uniformise les cultures et fragilise les identités, Pierre Josué Agénor Cadet appelle à réconcilier mémoire et modernité. Puisant dans l’héritage d’Haïti, il rappelle que la souveraineté véritable ne se réduit pas à la politique ou à l’économie : elle se fonde sur l’ancestralité, cette force vitale qui relie un peuple à ses racines et lui ouvre les chemins de l’avenir.

Professeur et historien reconnu, Pierre Josué Agénor Cadet nous plonge dans l’histoire décisive de Saint-Domingue : le 29 août 1793, date à laquelle les chaînes de l’esclavage furent brisées, inaugurant la première liberté générale des esclaves et préparant l’avènement d’Haïti, première République noire indépendante. À travers une analyse rigoureuse, il nous montre comment un acte politique audacieux a transformé la Révolution française en un événement universel.

Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, la colonie de Saint-Domingue, joyau économique de l’empire français, fut le théâtre d’un soulèvement sans précédent. Des milliers d’esclaves, longtemps réduits au silence et à l’ombre du Code Noir, osèrent défier l’ordre colonial et proclamer leur liberté. De cette insurrection naquit la Révolution haïtienne, un bouleversement historique qui ébranla le système esclavagiste mondial et démontra que même les peuples les plus opprimés peuvent écrire leur propre destin.

Face à des décennies de corruption, de népotisme et de promesses trahies, Haïti s’enlise dans un système où l’État sert des intérêts privés au détriment du bien commun. Dans ce cri d’alarme, Pierre Josué Agénor Cadet appelle à rompre le cercle vicieux, à restaurer l’intégrité au sommet et à mobiliser chaque citoyen pour reconstruire la nation sur des valeurs de justice, de transparence et de solidarité.

Dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 août 1791, à Saint-Domingue – alors la colonie la plus prospère des Antilles françaises – se tient, dans le secret du Morne Rouge, Plaine du Nord, un événement appelé à changer l’histoire : le célèbre congrès du Bois-Caïman.

Alors que la « dette de l’indépendance » imposée par la France à Haïti en 1825 revient avec insistance dans le débat public, à l’heure où les voix se multiplient pour réclamer réparation, justice et reconnaissance historique, le professeur Pierre Josué Agénor Cadet revient avec rigueur et clarté sur un pan fondamental de notre mémoire collective. À travers cette analyse fouillée, il remet en perspective le bicentenaire de l’acceptation de l’ordonnance de Charles X par le gouvernement haïtien, le 11 juillet 1825, en dénonçant les approximations historiques et en rappelant la violence économique et symbolique de cette « rançon » de l’indépendance.

Dans cet article exclusif pour Le Nouvelliste, le professeur Pierre Josué Agénor Cadet, ancien ministre de l’Éducation nationale, revient avec force et lucidité sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, quatre ans après ce crime qui continue de hanter la nation. À travers une analyse percutante, il dénonce l’impunité persistante, le silence complice des institutions, et l’effondrement d’un État incapable de rendre justice. Un texte essentiel pour comprendre l’ombre pesante que ce 7 juillet 2021 projette encore sur Haïti

Alors que le débat sur la légitimité d’une nouvelle Constitution en Haïti refait surface, l’article 284-3 de la Loi-mère de 1987 cristallise les tensions. En interdisant formellement toute modification par référendum, ce verrou juridique est-il réellement applicable dans le cadre d’un projet de refondation totale ? Une analyse juridique et politique qui interroge les fondements de la souveraineté populaire et les limites du texte constitutionnel.